Hier soir
nous étions en compagnie de notre famille d'accueil,
nous devrions dire notre couple d'accueil
Gohar et Vahag
Après cette partie mémorable de Nardi (Jacquet)
dès notre arrivée...vous vous en souvenez?
puis un dîner...Ô combien savoureux
préparé par la maîtresse de maison
et dressé sur une table
richement colorée par les ingrédients du pays,
nous attendaient de longues discussions.
Elles se prolongèrent tard...
...partage oblige!
UNE NUIT A ODZUN
et qui plus est chez l'habitant à l'extrême nord de l'Arménie
à mille milles de notre monde occidental
CE N'EST PAS RIEN...
Lorsque vous êtes plongé dans le noir le plus profond
les yeux grands ouverts
bien calé dans un lit
ayant à son actif quelques centaines de milliers de kms
autrement dit "une histoire"...
il va sans dire que tous vos sens sont en éveil,
çà vous change d'un lit standardisé d'une chambre d'hôtel
qui n'a connu que des voyageurs de passage.
Lorsqu'après une soirée orchestrée
par une atmosphère 100% arménienne
dans un contexte un peu rétro
et que vous avez la soixantaine passée
il est impossible
qu'il ne vous viennent pas en mémoire
quelques flash back
de votre enfance.
Ce sentiment complexe
vous déconnecte radicalement
de la réalité...
...par bonheur!!!
car c'est l'unique moyen
de savourer l'instant présent.
Ce rêve éveillé se poursuit dans votre sommeil
et
lorsque vous reprenez conscience,
c'est l'Heure de vous lever...
...de vous hâter, car la maîtresse de maison
est déjà debout depuis longtemps...
Elle qui vous a concocté "Le" petit déjeuner...
...qui vous attend dans la pièce où
quelques heures auparavant
vous aviez partagé tant de souvenirs.
Il fait beau
le soleil brille
il illumine la terrasse
où nous n'allons pas tarder à échanger d'autres émotions
avant notre départ qui est imminant .
Nous avions apporté,
comme il est d'usage pour de tels évènements,
quelques souvenirs
en signe de notre reconnaissance
et de notre amitié
afin de concrétiser notre présence au delà de notre visite.
Ci dessus les explications de Vahag
et ses commentaires
sur ce calendrier qu'il nous a offert
Ce qui ne fut pas sans émotions,
mais contenues le plus possible,
sans doute par pudeur,
en ce qui me concerne.
Il est vrai que je me retenais pour ne pas dévoiler
combien ce couple que nous connaissions à peine,
que nous ne reverrions peut être jamais
et pour lequel je ressentais beaucoup d'admiration,
me touchait
...ils ont pourtant insisté:
"revenez nous voir...avec votre famille..."
"...vous êtes les bienvenus..."
...çà ne faisait aucun doute...
Mais il leur était impossible de réaliser
à quel point
leur invitation était pour nous,
un projet on ne peut plus alléatoire.
Alors bien sûre notre coeur leur répondait...Oui !
...et cette réponse était sincère,
mais au fond de nous même cette idée était un rêve
car la réalité, malheureusement, est tout autre.
Et lorsque vous prenez conscience
que jamais plus vous ne repasserez par ODZUN
à moins d'un miracle...
...votre empathie vous envahit et vous domine...
Et lorsque le 4X4 conduit par Nver
s'éloigne inéluctablement, de la maison
qui vous a accueilli en toute simplicité
mais aussi
avec tous les honneurs que l'on doit à ses hôtes,
afin de rejoindre la rue principale du village,
en voyant Gohar et Vahag,
la main levée en signe d'Au revoir,
vous ne pouvez pas être indifférent
à cette image d'une grande humanité
et d'un immense malaise.
Je peux vous affirmer que ces instants forts
sont plus merveilleux
que n'importe quelle visite
du plus beau monastère d'Arménie.
Ainsi furent nos Adieux d'Odzun
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